Le patois du Queyras

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Lexique patois-français et français-patois

Description

Lexique patois-français et français-patois

Joseph Mathieu est né en 1929 à Saint-Véran dans une famille de paysans, et comme il le dit sur son site (patoisqueyras.free.fr), le patois, il l’a têté avec le lait de sa mère. Si le patois queyrassin reste la langue d’usage des parents, ceux-ci parlent cependant français à leurs enfants. Joseph fait partie de cette dernière génération à avoir été la dépositaire de toutes les langues régionales et parlers locaux. L’après-guerre allait apporter le grand tournant de la modernité et le patois du Queyras allait disparaître comme le mulet serait remplacé par le tracteur. Joseph entre-temps est devenu instituteur et commence sa carrière en Algérie, un pays qu’il apprend à aimer, mais qu’il doit quitter à l’indépendance.
Le hasard des affectations l’envoie alors en Loire-Atlantique où il poursuit toute sa carrière. Joseph demeure cependant viscéralement attaché au Queyras dont il parcourt la plupart des chemins et gravit presque tous les sommets pendant les vacances. Mais le Queyras, c’est pour lui beaucoup plus que des sites magnifiques et un ciel si profondément bleu, le Queyras, c’est une histoire, une culture, celles de toutes les générations qui, les unes après les autres, se sont accrochées opiniâtrement aux pentes parfois ingrates de leurs montagnes, ont lutté contre la rigueur du climat, de l’altitude, contre l’isolement et ont malgré tout maintenu vivants des villages si éloignés des centres urbains. Comment comprendre, comment essayer de transmettre cette culture sans passer par la langue, le patois ? Comment par exemple désigner les différentes parties d’une maison traditionnelle de Saint-Véran sans employer leurs noms d’origine ? Traduire lobio simplement par balcon ou fougagno par cuisine ne rend pas compte de la spécificité de l’habitat saint-vérannais. Les sonorités du patois résonnent aussi dans les noms de lieu et participent de leur identité : Sagnières, Rouchas Frach pour n’en citer que deux.
Joseph, une fois retraité, propose alors des cours de patois durant l’été à Saint-Véran. Un groupe de participants réguliers, augmenté de résidents de passage, se constitue peu à peu, qui viennent, les uns pratiquer la langue de leur enfance, les autres renouer avec leurs racines et d’autres encore découvrir cet aspect de la culture queyrassine. C’est un moment d’échanges, l’occasion aussi de comparer les variantes selon les villages. Parallèlement Joseph crée un site Internet où il rend accessible Une étude du patois de Saint-Véran. Mais il veut aller au delà et travaille assidûment à un lexique patois/français – français/patois. Il le termine à la fin de l’été 2005, deux mois avant sa mort.
Joseph était un homme de racines, sans que cela soit synonyme de repliement sur un espace territorial et culturel étroit. Queyrassin et pédagogue dans l’âme, il avait appris le breton et l’enseignait aussi dans une association à Nantes, où il résidait.
Son souci était de transmettre le patrimoine linguistique qu’il avait reçu en héritage, c’est pourquoi la publication de ce lexique lui tenait tant à cœur.
Son projet aboutit aujourd’hui, que tous ceux qui en ont permis la réalisation soient ici très sincèrement remerciés et puissent ceux qui consulteront ce lexique y retrouver un peu de l’âme du Queyras.
Jean-Marc Mathieu, août 2011

Cet ouvrage est financé avec l’aide du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Informations produit

Auteur(s)

Joseph Mathieu ✝

Nombre de pages

180

Finition

Dos carré collé

N°ISBN

978-2-36142-060-4

Format (cm)

18x25

Poids (g)

0.350